Déclaration du haut représentant, au nom de l’UE, sur la situation en Éthiopie
PR Newswire
BRUXELLES, 04 November 2021
BRUXELLES, 04 November 2021 / PRN Africa / — Après un an de combats, le conflit dans le nord de l’Éthiopie s’est encore aggravé et étendu, provoquant une crise humanitaire dévastatrice, compromettant l’intégrité territoriale et la stabilité du pays et nuisant à l’ensemble de la région. L’UE est particulièrement préoccupée par l’escalade récente des combats dans la région d’Amhara et par la progression militaire du FPLT et de l’Armée de libération oromo (OLA), ainsi que par les bombardements sur Mekele qu’a effectués l’aviation éthiopienne, qui sont autant de facteurs qui risquent d’entraîner le pays dans une fragmentation et un conflit armé généralisé et d’aggraver la situation de la population.
L’UE réaffirme qu’il n’existe pas de solution militaire et appelle toutes les parties au conflit à instaurer un véritable cessez-le-feu avec effet immédiat et à engager des négociations politiques sans conditions préalables, en faisant preuve de responsabilité et de leadership politique. L’UE appelle une nouvelle fois au retrait total et immédiat des troupes érythréennes qui se trouvent sur le territoire de l’Éthiopie.
Dans la région du Tigré, les violences ont contraint près de trois millions de personnes à fuir leur foyer, et plus de cinq millions de personnes ont besoin d’une aide humanitaire d’urgence. Dans les régions voisines d’Afar et d’Amhara, on estime qu’un million et demi de personnes supplémentaires ont besoin d’une aide d’urgence. Il faut prendre immédiatement des mesures pour garantir un accès total, continu et prévisible de l’aide humanitaire à tous les territoires qui en ont besoin pour éviter une famine à grande échelle et soulager les souffrances de la population locale et des personnes déplacées à l’intérieur du pays. Toutes les parties au conflit doivent respecter pleinement le droit international humanitaire, y compris la protection des civils et des travailleurs humanitaires.
L’UE salue la publication, le 3 novembre, du rapport conjoint du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH) et de la commission éthiopienne des droits de l’homme (CEDH). L’UE se félicite également de la déclaration de la Haute-Commissaire aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, à la suite de la publication du rapport, sur les conséquences qu’a eues le conflit armé jusqu’en juin 2021. Ainsi qu’il ressort du rapport HCDH/CEDH et de la déclaration de la Haute-Commissaire, les violences ethniques, la torture et les mauvais traitements infligés aux civils et aux combattants capturés, les violences sexuelles et sexistes, y compris le viol, les pillages, la destruction d’infrastructures et de sites religieux, les violations du droit international humanitaire ainsi que les autres violations des droits de l’homme et atteintes à ces droits, doivent cesser immédiatement. Pour certaines, ces violations pourraient constituer des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. Leurs auteurs doivent répondre de leurs actes dans un cadre indépendant, transparent et impartial. Les enquêtes sur les atrocités commises après juin 2021 doivent se poursuivre pour garantir l’obligation de rendre des comptes et rendre justice aux victimes et aux survivants. L’UE demande la mise en œuvre rapide et intégrale des recommandations du rapport conjoint.
L’UE soutient les efforts de médiation déployés au niveau régional ainsi que par l’Union africaine, sous la direction du représentant spécial Obasanjo, confiante que ces efforts permettront d’aboutir à la paix. L’UE insiste en outre sur l’importance qu’il y a à lancer un dialogue national inclusif, mené sous l’égide de l’Éthiopie et dans le cadre de la constitution éthiopienne, afin de promouvoir la réconciliation.
L’Éthiopie est un partenaire de longue date de l’UE et nous sommes aux côtés de sa population, en faveur de la paix, de la justice et de la prospérité. L’UE soutient la stabilité, l’unité et l’intégrité territoriale de l’Éthiopie. L’UE se tient prête à utiliser tous les instruments de sa politique étrangère, y compris les mesures restrictives, pour promouvoir la paix, le respect du droit international humanitaire et du droit international relatif aux droits de l’homme, et contribuer à mettre un terme au conflit.
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SOURCE Conseil européen