BRUXELLES, 13 January 2022 / PRN Africa / — Seul le prononcé fait foi !
Merci, merci à Jean-Yves [Le Drian, ministre des affaires étrangères de la France] et à la France.
Merci d’abord de nous accueillir ici, c’est vrai qu’il fait beau, mais l’air frais de la Bretagne nous a réveillé les esprits et les débats ont été plus vivants – peut-être sur le sujet et pas le climat.
Le sujet, c’est un sujet chaud. La boussole stratégique, je savais dès le départ que ce serait un sujet polémique, parce que, sur les 27, nous n’avons pas les mêmes visions du rôle stratégique de l’Europe dans le monde, son rapport avec l’OTAN.
Quand on a commencé à rédiger la boussole stratégique, on n’avait pas les problèmes que nous avons maintenant, ni au Mali ni avec la Russie. Il faut faire un document qui soit durable, de faire face à des réalités changeantes. Quand on a commencé à écrire, qui vous aurait dit qu’on aurait la situation que nous avons actuellement à la frontière est de l’Europe ou la dégradation de la situation au Mali, au Sahel. Mais le débat a été, je pense, dans son ensemble, positif et je pense que je peux me permettre d’être optimiste et que le délai de mars sera suivi. On aura un texte à présenter au Conseil européen du mois de mars. Il y a une vision d’ensemble positive, même s’il continue à avoir des divergences sur les sujets qui font référence au rapport transatlantique. Mais ce qui se passe aujourd’hui en Europe, et cette attitude russe de revoir le système de sécurité en Europe, c’est sans doute quelque chose qui pousse les États européens à prendre au sérieux la question de la défense et de la sécurité.
Donc, le débat de cet après-midi c’était bien, dans son ensemble. Il va y avoir une troisième version en essayant de faire que les points qui sont encore en discussion puissent mener à un consensus. Mais je suis optimiste du débat de cet après-midi dans le format jumbo: affaires étrangères et défense.
Et maintenant, on rentre dans le Conseil strictement extérieure, ou le grand sujet ça serait la situation actuelle que la Russie a créé, en mettant sur la table deux propositions de traités qui ont été analysées avec les destinataires de ces traités, les États-Unis et l’OTAN. Et quel est le rôle de l’Europe là-dessus. D’abord je voudrais vous dire que toutes les critiques que j’ai entendues ces derniers jours à propos de que l’Europe n’existe pas, l’Europe n’est pas présente, que l’Europe est mise à l’écart, l’Europe ne s’assois pas à la table. Excusez-moi mais ça n’a pas beaucoup de fondement.
La Russie écrit aux États-Unis, écrit à l’OTAN, et c’est normal qu’il reçoive une réponse des destinataires de la lettre et que les premières réunions tiennent avec les États-Unis et avec l’OTAN. Mais je peux vous assurer que la coordination avec les États Unis a était excellent, mieux que jamais. Il y a eu plus d’une centaine de contacts à tous les niveaux, entre l’Europe et les États-Unis. Et le secrétaire [d’État des États-Unis, Antony] Blinken dès le départ nous a assuré qu’il n’allait pas jouer le jeu de la Russie. La Russie veut nous diviser. C’est un jeu à nous diviser. Et les États Unis ne veulent pas jouer à ce jeu, ne veulent pas jouer. Ils ont été tout le temps en train de se coordonner avec nous, ils nous ont assuré que rien ne se ferait sans nous, que rien qui nous touche ne se ferait sans nous, que rien qui touche à l’Ukraine ne sera sans l’Ukraine. On va voir quel est le parcours de ces négociations. Je ne vois pas facilement un point d’équilibre entre les demandes de la Russie qui sont absolument impossibles de satisfaire. Et le résultat des négociations – ou conversations, je ne les appellerais pas négociations – conversations qui se sont déroulées hier et avant-hier. Mais nous, aujourd’hui, on va fixer l’ordre du jour. De façon à que l’Europe parle avec une seule voix, que nous soyons unis, que nous ayons une coordination interne efficace pour permettre une coordination externe avec les États-Unis et l’OTAN. Et ça sera la discussion de cette après-midi et ce soir, et j’espère que ça sera aussi positif.
Q. Quelle est votre analyse de la prise de position des Russes ? Aujourd’hui, ils ont dit qu’ils ne voient pas l’utilité d’un nouveau round de négociations avec les occidentaux entendu le fait que ni à Genève ni à Bruxelles la réunion [Inaudible] Est-ce que vous pensez que c’est la fin des négociations ? [Inaudible]
C’est à eux qu’il faut demander. Mais ils nous l’ont déjà dit. Ils ont déjà répondu d’une certaine façon. Mais c’était évident dès le départ, que les propositions de la Russie étaient inacceptables. Il ne faut pas être un génie de la diplomatie pour se rendre compte que les propositions de la Russie étaient difficilement acceptables pour le monde occidental.
Liens vers la vidéo: https://audiovisual.ec.europa.eu/en/video/I-216695
Réunion informelle des ministres d’affaires étrangères (Gymnich) : Remarques du haut représentant/vice-président Josep Borrell à son arrivée
Brest, France, 14/01/2022
Seul le prononcé fait foi !
Bonjour,
Nous avons connu ce matin l’attaque cybernétique contre l’Ukraine. Il ne faut pas dire que ça mérite d’appeler une grande condamnation.
Nous avons appelé ce matin une réunion d’urgence des ambassadeurs COPS, les ambassadeurs du comité politique et de sécurité, pour voir de quelle manière on peut réagir et on peut fournir de l’assistance technique à l’Ukraine pour augmenter sa capacité de résistance vis-à-vis de cette sorte d’attaques.
Nous avons, les États membres, the rapid response cyber unit, c’est à dire, de capacité d’agir en réponse rapide à cette sorte d’attaque, et on va les mobiliser aussi. Et nous avons un projet PESCO qui justement traite de la façon dont on peut faire la défense contre l’attaque cybernétique. Je vais demander aux États membres que, même si l’Ukraine n’est pas membre de l’Union européenne et ne participe pas dans ce projet, on pourrait mobiliser dans son aide les ressources que nous avons pour faire face à cette sorte d’attaque.
Donc on va mobiliser toutes les ressources pour aider à l’Ukraine à faire face à cette attaque cybernétique. Malheureusement, on s’attendait à que ça puisse arriver.
Q&A
Q. Est-ce que vous avez plus d’information sur cette attaque ? Qui est derrière cette attaque ?
Ça c’est ne pas facile à dire, mais on est en train de chercher. Évidemment, tu ne peux pas pointer à quiconque parce que je n’ai pas de preuves, mais on peut imaginer.
Q. L’Europe est à la table [Inaudible] avec les États-Unis en ce qui concerne à la Russie. Est-ce que c’est vraiment assez pour l’Union européenne d’être en contact avec les États-Unis ?
Écoutez, c’était bien évident que si vous écrivez à quelqu’un en disant que vous voulez parler avec lui, la réunion, c’était une réunion bilatérale, ça n’a jamais été question de que l’Europe soit à la table de la réunion entre la Russie et les États-Unis ou la Russie et l’OTAN. Mais, le sujet, la question qu’on traite c’est quelque chose sur laquelle nous sommes absolument coordonnés avec les États-Unis avant et après. Et puis, on verra bien quel est la suite des négociations. On verra bien, il parait que les Russes n’ont pas envie de continuer beaucoup trop. Mais, soyez sûr que l’Europe sera présente, active dans toutes les négociations qui vont suivre. Si est-ce qu’il y en a.
Lien vers la vidéo : https://audiovisual.ec.europa.eu/en/video/I-216729
Copyright Union européenne, 1995-2022
SOURCE Service européen pour l’action extérieure